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Le Chemin vers l'Etre - Etat d'Être Etat d'Âme
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29 septembre 2009

Suicides, encore un ...

septembre_2009__2_108

Je vais ici vous parler de mon expérience et tenter de vous faire partager ma vision de ce phénomène que j'aurais peut-être pu connaître personnellement si je n'avais pas eu et développé en moi des ressources, une force qui m'ont permis de continuer à avancer sur mon chemin de vie et de trouver un équilibre non plus basé sur des structures extérieures mais une conscience profonde que l'équilibre doit se trouver en soi.

Peut-être que je vais choquer, mais tant pis. Je sais de quoi je parle. J'ai vécu des situations dans une entreprise du type de celle où cela (ces suicides) a lieu, et connais beaucoup de personnes de ma génération (les années 70-75 étaient une époque où beaucoup de jeunes rentraient dans l'administration qui étaient en plein développement, où des valeurs humaines de service au public étaient bien présentes et motivantes, où le travail avait encore un sens).

C'était aussi une époque où on ne parlait pas de managers, de techniques de management (vous avez peut-être comme moi participé à ces séminaires où on apprenait à manager, avec des techniques, des outils. Quand j'y repense... Quel mal ça a fait ! C'est comme ceux qui appliquent la méthode Dolto au pied de la lettre !).

On travaillait avec conviction, bonne volonté, de bon coeur tous ensemble et à tous les niveaux sans cette pyramide hiérarchique écrasante qui s'est développée insidieusement, avec de chefs, des sous-chefs, des sous-sous-chefs, etc dont le travail est quoi au juste ? Pour moi et beaucoup de gens jeunes et moins jeunes qui le vivent qui travaillent dans des entreprises à fonctionnement administratif (je vais les appeler administrations pour simplifier) et m'en parlent aujourd'hui, faire beaucoup de vent pour justifier leur fonction.

mai_2009_002

A cette époque les cadres supérieurs et même les administrateurs de ces entreprises connaissaient  leur personnel, peut-être pas tous par leur prénom mais au moins, ils "voyaient" les gens. Ils existaient.

Maintenant si vous ne vous faites pas remarquer, vous êtes invisible, inexistant donc. Donc on s'en fout de ce petit personnel qui n'a pas su prendre sa place c'est-à-dire se faire remarquer en faisant le beau, la carpette, la grande gueule, le béni ouioui, un pote, adhérent au syndicat ad hoc, ou d'être une belle fille (j'étais pas trop mal à l'époque et j'ai dû me protéger, comme quoi ça a aussi des inconvénients ! ).

Et je me suis rendu compte que les compétences sont loin d'être un critère d'évolution dans ces administrations qui sont encore trop nombreuses en France. C'est dit ! Et pourtant personne je pense dans mes relations ne pourrait prétendre que je ne suis pas humaine.

J'avais pu avoir une fonction de cadre, d'encadrement dans cette "boîte" du fait de mon petit diplôme, mais je ne suis pas rentrée dans le cadre ... Et donc j'ai fait désordre. Donc à dégager !

Chine_2009_195

Essayez ne pas pas voir dans ce texte de rancoeur, de rancune ou autre émotion négative par rapport à ce que j'ai vécu. Non non, il m'a fallu du temps, mais le terrain en moi est maintenant apaisé et c'est pour cela, qu'avec  le recul et le travail sur moi, je peux en parler lucidement et tranquillement.

J'ai connu, ne rentrant pas dans le cadre, dans le moule, dans les normes (vous comprenez pourquoi j'ai souvent parlé de normes et de l'importance de ne pas être un mouton, ce qui n'est évidemment pas sans risque ...), le harcèlement moral à une époque où ce "phénomène" n'était pas encore identifié, reconnu et qui a donc été hyper difficile à vivre car je ne comprenais rien de ce qui m'arrivait. Tout devenait incohérent. Expérience super intéressante et enrichissante avec du recul mais quand on est dedans, il n' y a que ceux qui l'ont vécue qui peuvent imaginer la souffrance que l'on peut ressentir quand tous les repères sont perdus, quand vous n'avez plus de collègues ni même d'amis parce tout le monde vous fuit (c'est pour ça peut-être que les risques de contagion grippale c'est peanuts pour moi). Tous les autres ont peur, peur d'être assimilé à vous en qui "on" a trouvé un grave dysfonctionnement, peur que votre disgrâce soit contagieuse. Le bruit qui se propageait sur mo était, tenez-vous bien, que je faisais partie d'une secte !!! Et je l'ai su bien plus tard quand, en arrêt de travail, un ami qui ne travaillait pas dans la boîte m'a téléphoné.

Qu'auriez vous fait, vous, si vous aviez eu connaissance que l'un (e) de vos employés (on dit maintenant collaborateurs alors qu'on collabore de moins en moins et que l'on se tire de plus en plus dans les pattes) faisait éventuellement partie d'une secte ? Moi je l'aurais reçu, j'aurais cherché à comprendre, a mimima. Eh bien eux, ils démolissent, ils enfoncent, ils tuent !

fin_ao_t_2009_041(comme des goélands qui s'abattent sur leur proie)

Et c'était facile pour eux de me dégager en prenant comme prétexte la secte parce que je faisais du yoga. Je donnais même des cours dans des associations (dont celle de cette "boîte" où je travaillais, donc je manipulais où je risquais d'entraîner dans mon sillage de lucidité et d'indépendance d'autres employés)... Bien entendu, ils ne pouvaient pas imaginer que je pouvais fonctionner différemment d'eux, c'est-à-dire, sans être dans le pouvoir où la manipulation est un outil redoutable ...

Et imaginez que c'était ma "meilleure amie" qui avait lancé la rumeur !

Par jalousie, besoin de pouvoir (j'avais un poste très intéressant qu'elle convoitait) et j'étais compétente dans mon travail qui avait un sens, où je me sentais utile.

"Grotesque ! (C'est le mot que m'a immédiatement sorti ma thérapeute et qui m'a réveillée, d'un coup, de l'irréel dans lequel je m'enfonçais: la dépression), vous n'allez quand même pas donner de l'importance à ce qu'ils disent alors que vous savez très bien que c'est grotesque !".

Le problème est que, justement, vous ne voyez plus clair quand vous vivez ce cauchemar. C'est même comme si vous justifiiez les mauvais traitements dont vous êtes victime. C'est le monde à l'envers où la victime se sent coupable et croit même que ce dont on l'accuse est vrai !... C'est pervers vous ne trouvez pas ? c'est en tout cas la preuve que l'on est bien fragile et, en ce qui me concerne, d'un manque évident de confiance en moi.

Vous voyez que ça me met  un peu en colère encore car dès que vous êtes sympa, tranquille, humain tout simplement, que vous ne faites pas de vagues ou de vent mais que vous êtes juste consciencieux, vous êtes considéré comme quelqu'un qu'on peut manipuler.

Et ça je reconnais que c'est un peu encore mon problème. J'aime bien rester dans on coin, en retrait et mettre les autres en avant est plus satisfaisant pour moi que de prendre une place qui risquerait de me conduire à être vue, mais j'y travaille. Déjà par ce blog, je me dévoile un peu. Et dire que je suis contre le voile ...  ya encore du boulot !

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Revenons à nos moutons. Comment j'ai sauvé ma peau ?

J'ai dit que parallèlement à ma fonction de cadre, je donnais des cours de yoga après une formation sérieuse à l'Ecole Française de Yoga de Paris et, contrairement à ce qu'"ils" pensent, le yoga bien compris rend libre et empêche de "tomber" dans une dépendance à un guru ou une secte (mais de nombreux exemples montrent aussi malheureusement le contraire).

Si vous pratiquez le yoga, vous constatez que nous sommes "obligés" de lâcher l'égo (là encore beaucoup d'exemples contraires : pour de nombreux pratiquants, il le renforce ...).

En tout cas, en ce qui me concerne, je n'avais pas le profil à rentrer dans quelque dépendance avec une secte mais je me suis rendu compte que j'étais dépendante de cette entreprise. De là à considérer qu'une administration est une secte, je n'irai pas jusque là, mais vous voyez bien que si vous ne vous conformez pas au schéma imposé par votre boîte, vous allez souffrir, on va vous mettre au pas.  Il faut donc rester dans le rang, même si vous voyez des décalages entre les valeurs de cet organisme et la réalité et ... c'est ce que j'ai eu la naïveté d'écrire. Comme je n'adhérais pas au fonctionnement de cette ..., je devais obligatoirement, dans l'esprit de ma direction, faire partie d'une secte.

En plus comme ma "meilleure amie" me savait seule avec mes deux filles, j'étais dans son esprit, obligatoirement fragile, faible, une bonne proie en quelque sorte et facile !

Mais cela fait si longtemps que je vis mes expériences de vie en conscience et que je travaille sur ce qu'elles viennent m'apprendre sur moi, alors j'ai pu tirer un enseignement très intéressant de cette épreuve qui aurait pu me faire sombrer et fait sombrer nombre de gens.

Grâce aux périodes de souffrance dues à différentes formes de harcèlement psychologique, à l'expérience du placard, j'ai développé une compréhension, une force, une confiance, une foi qui m'aident énormément à avancer dans ma vie, de plus en plus autonome, et à accompagner ceux qui  ont la volonté, le désir d'évoluer.

J'ai remercié (mentalement) cette merveilleuse amie et tous les autres. Grâce à l'enseignement que j'ai reçu en subissant leurs dysfonctionnements, j'ai vu les miens et ce n'est qu'en mettant l'éclairage sur nos zones sensibles et limitantes que l'on a la possibilité de s'en libérer, avec humilité et lucidité.

C'est un chemin vers soi qu'on peut rarement faire seul(e). Il est essentiel de se faire aider pour prendre du recul, de la distance pour élargir notre vision de la situation.

Et il faut du temps.

Il faut ce temps qui nous permette de retrouver la force, la confiance, la foi en nos richesses, notre potentiel, pour incarner nos valeurs, et construire la vie qui nous correspond et qui nous rend heureux.

Anecdote : lorsque je suis allée me déclarer aux impôts, je me souviens que mes deux interlocutrices m'ont dit que j'avais de la chance d'avoir une passion ( la sophrologie, le yoga, la relation d'aide) et qu'elles m'enviaient.

Ce n'est pas de la chance, comme pour tout le reste, c'est une question de choix : qu'est-ce que je décide de faire de ma vie ? Restez dans une espèce de pseudo-sécurité matérielle où je sais que ma paie tombera à la fin du mois ou est-ce que je veux vivre ma vie ?

Je sais bien que la réponse n'est pas simple à assumer mais c'est à ce prix qu'on progresse.

Et ... ironie du sort, c'est dans ces entreprises où on est rentré par besoin de sécurité, matérielle, affective, où on avait l'impression à une époque (qui est maintenant en train de disparaître) que l'on faisait partie d'une maison, d'une famille, que les personnes de plus de 50 ans (c'est surtout cette population qui est concernée je crois) sont le plus en souffrance et ne supportant pas les changements, n'ayant pas pu ou su ou voulu s'y préparer, s'y adapter, décident d'en finir ...

Et ... quand on travaille dans ce genre de boîte, on n'a pas le droit d'avoir une activité parallèle (rémunérée)qui permettrait de garder l'équilibre et c'est pourtant ce qui m'a sauvée.

Je ne sais pas si j'ai réussi à vous faire ressentir ce qui est en jeu dans cette actualité où les changements vont continuer à s'accélérer et à fragiliser de plus en plus les personnes déjà sensibles.

Le conseil que je pourrais éventuellement vous donner c'est de vous faire accompagner pour trouver votre sécurité intérieure pour ne plus baser votre vie sur ce qui a jusqu'à présent fonctionné plus ou moins : les sécurités matérielles et matérialistes.

"Aide-toi, le ciel t'aidera !"

septembre_2009__2_001(Hier soir un ciel flamboyant sur Paris !)

(Je reviendrai probablement, avec un autre éclairage, sur ce sujet. Ce texte est déjà trop long alors que j'ai l'impression d'en avoir dit trop peu).

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